Montre connectée, vélo connecté, lit connecté, maison connectée … 10 ans en arrière, on aurait cru à une fiction. Pourtant, ces expressions se sont invitées dans notre quotidien.
L’Internet des Objets (IdO) – de l’anglais Internet of Things (IoT) — est l’extension d’Internet à des objets du monde matériel. Le but de cette transformation est de créer une continuité entre le monde réel et le monde numérique en donnant une existence à tous les objets physiques dans l’espace numérique.
Un peu d’histoire
Pour tenter de comprendre comment nous en sommes arrivés là, il importe de faire un tour dans l’histoire d’Internet. Nous pouvons noter deux grandes révolutions dans le passé en rapport avec le monde du numérique.
La première révolution pourrait se situer autour des années 1970 avec la naissance d’Internet. Cette révolution avait pour but de rendre accessible l’information/connaissance à tous. La principale limitation rencontrée par ce réseau était la complexité de celui-ci car seul les « Web masters » et les spécialistes du domaine pouvaient créer et rendre disponible l’information.
Dans les années 2000, on a assisté à une nouvelle révolution d’internet (Web 2.0). C’est l’ère des réseaux sociaux qui permettent à tous les utilisateurs de générer facilement du contenu en ligne. Cette autre révolution corrigeait d’une part la limitation du premier réseau mais soulevait une nouvelle problématique : la fiabilité des informations générées et la nécessité de la participation de l’utilisateur.
Pourquoi l’IdO ?
Si vous avez suivi jusqu’ici, vous devez avoir une idée de réponse à cette question. En effet la révolution du Web 2.0 a laissé une équation non résolue : comment s’assurer d’avoir la bonne information (fiabilité) au bon moment (temps réel) ? Une solution simple à cette équation est de capturer l’information à source : c’est l’Internet des Objets (Web 3.0). Par exemple, au lieu de demander à l’utilisateur d’un objet quelconque de fournir des informations concernant l’objet (état de fonctionnement, niveau de batterie etc.), il suffirait de dématérialiser cet objet et de le doter des capacités de générer ces informations et les mettre à disposition des personnes cibles.
L’IdO et l’Industrie 4.0
L’Usine du futur (Usine 4.0) qui restait jusqu’ici un concept vide de sens prend forme avec les objets connectés. L’intégration matérielle et logicielle couplée à l’analyse des données collectées a un impact direct sur les relations entre les industriels et leurs clients. Le cycle de vie du produit au-delà de la vente de celui-ci va se voir étendre au-delà du traditionnel « maintenance-réparation » car les produits seront des objets porteurs de services avant tout.
Un vêtement pourra avoir des services reliés à la santé de celui qui le porte. Il pourrait, par exemple, collecter les informations de son propriétaire et le transférer à un hôpital en temps réel. On ne vendra plus un simple lit mais plutôt un service de qualité du sommeil. Les principaux éditeurs de solutions PLM du marché proposent des plateformes facilitant la création des applications IdO industrielles : ThingWorx (PTC), 3DExperience (Dassault Systèmes) et MindSphere (Siemens). Les géants du web tels que Google, IBM, Samsung, Intel, Microsoft et bien d’autres se positionnent sur la vente des objets connectés mais aussi des services autour de ce marché qui s’évaluerait à plus de 11 billions de dollars par an d’ici 2025 d’après McKinsey.
Les critiques et controverses concernant les applications sont nombreuses, parmi elles on peut citer les problèmes liés à la vie privée, la sécurité et l’impact sur l’environnement. Le débat est ouvert !